Readers' Submissions in French June 18th, 2007

Qu’y a-t-il de mal à manger de la viande de chien ?

Mince alors ! Les amis des chiens de part le Monde, du moins ceux des États Unis et ceux d’Europe, sont en train d’essayer d’obtenir des Coréens qu’ils arrêtent de manger de la viande de chien. Ils ont même
enrôlé la FIFA pour qu’elle intervienne et pour qu’elle mette la pression sur les Coréens.

Imaginez un peu ce qui arriverait si soudainement ces gens difficiles réalisaient que les Thaïs mangent non seulement les chiens mais aussi les insectes !

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Avec plus de 6000 restaurants qui servent environ 1 million de chiens en Corée, ça semble être une tâche vraiment difficile que de vouloir faire cesser la consommation de chiens par les Coréens. Imaginez comme il serait autrement
plus dur d’empêcher les Thaïs de manger leurs mets favoris.

Je vivais en Thaïlande depuis 10 ans déjà quand je me suis marié avec mon épouse actuelle, et j’avais observé le goût des Thaïs pour les insectes seulement de loin. Ce ne fut que lors d’une petite
cérémonie de mariage, chez ses parents dans un petit village du côté d’Ubon, que cette pratique me devint plus familière.

Nous avions loué un van pour nous rendre au village y passer quelques jours de festivités, prenant quelques amis intimes avec nous pour être les témoins de notre union. Je ne suis pas certain de ce qui a été servi pendant
la réception, parce qu’il y avait tellement de choses et que nous étions en train de siffler de bon cœur quelques caisses de « Mékong » et de « Lao Khao », un alcool Thaï distillé illégalement.

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Le jour suivant le mariage, ma nouvelle famille nous emmena à la rivière Moon pour y faire un pique-nique sur des radeaux en bambou. Nous étions bien une douzaine et nous nous mirent tous à table en nous attendant à un délicieux
barbecue de poissons et de fruits de mer.

Le premier plat fut composé d’alléchantes feuilles de bananier remplies d’œufs de fourmis rouges. Hum ! Mes amis et moi-même nous avons décliné tandis que nous regardions ma nouvelle famille manger à belles
dents et avec grand plaisir. Puis vinrent des plateaux de crevettes nageant dans de l’alcool. Ces pauvres bêtes sautillaient et plongeaient dans la sauce. Évidemment ce plat s’appelait « les crevettes soûles ».
Dieu merci, elles étaient probablement si ivres au moment où elles disparaissaient dans nos gosiers qu’elles ne devaient même pas se rendre compte qu’elles étaient mangées. Elles étaient assez savoureuses.

Vint ensuite une sélection d’insectes frits, principalement des sauterelles, mais je pense qu’il y en avait aussi d’autres qui ressemblaient à des blattes. Mes hôtes Thaïs m’assurèrent que c’était
des blattes saines ramassées sous les fagots de paille de riz de leur ferme. Ce n’est absolument pas ma tasse de thé, non-merci, mais les Thaïs les croquèrent avec délectation.

Les premières fois où j’y suis retourné ce fut quasiment la même chose. Je dois dire que ma famille Thaïe a vaillamment essayé de me servir des plats que je pourrais manger, mais ils ne connaissent pas grand-chose
à la nourriture « farang ». Ma nourriture de base sur place était généralement constituée d’ omelette ou de pain tartiné de margarine, et pour le petit déjeuner du Nescafé. Je ne mange jamais
de pain blanc ni ne bois de Nescafé, aussi mis à part ma fringale douloureuse, tout absorber avec le sourire fut une expression de mon amour pour ma nouvelle famille.

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Depuis j’ai appris à partir préparé et je prends toujours une glacière remplie de lait UHT, d’une livre de beurre, de café en grains récemment torréfié et de fromage. Je ne sors le fromage que quand
les Thaïs sortent leur poisson fermenté, le « pla ra ». Ainsi nous sommes assis là, les uns en face des autres, avec des sourires béats et en train de manger de bon appétit des mets incroyablement nauséabonds.
Comme ça nous sommes à égalité, n’est ce pas ?

Le « pla ra » est vraiment l’un des mets les plus rebutants pour nous difficiles « farangs ». C’est du poisson fermenté dans des jarres en terre cuite qui sont enterrées dans le sol. Le brouet qui en résulte
sent aussi mauvais que le nom le laisse présager, mais les Thaïs en raffolent. Ils en recouvrent leur «Som Tum », la salade de papaye verte, et ils rient à chaque fois que je quitte la pièce. Je bannis ma femme et
ses cousins de la maison quand ils en mangent. Ils doivent le manger dehors où l’odeur pestilentielle ne peut pas se répandre dans la maison. J’ai dans l’idée que la vue d’un vieil homme un peu trop gros
qui a des haut-le-cœur est suffisante pour les convaincre de tenir compte de mon ordre de bannissement.

J’ai même entendu parler de Thaïs qui mangeraient de la cervelle de singe vivant mais je ne l’ai jamais vu de mes propres yeux. Apparemment ils coincent le malheureux singe dans un dispositif qui est logé sous la table et
qui laisse dépasser le sommet de la tête par un trou sur le dessus de la table. Ensuite ils prennent une épée très aiguisée et ils décalottent le singe, un peu comme pour un œuf à la coque. Ils commencent
à manger en prenant la cervelle à la cuillère. La raison probable pour laquelle je n’ai jamais été témoin de ça est qu’il paraît que les dîneurs ont des attaques cérébrales foudroyantes
et qu’ils meurent peu après. J’imagine que le Karma existe vraiment.

J’ai commencé en parlant de la consommation de viande de chien, et je dois vous demander pardon pour cette digression, mais vous admettrez que manger des insectes, des crevettes ivres, de la cervelle de singe ou du « pla ra » c’est
du même acabit que manger du chien.

La première fois où j’ai vu manger du chien, ce fut aux Philippines où c’est aussi un met recherché. Cet usage vient peut-être des années Marcos où les gens étaient si pauvres qu’ils mangeaient
tout ce sur quoi ils pouvaient mettre la main. D’ailleurs je crois qu’il n’y a plus de singes nulle part dans le pays, entre autres parce qu’ils les ont tout mangé.

De toute façon certains d’entre eux aiment bien manger du chien. L’un de mes amis Philippins m’a emmené une fois au fin fond de l’île de Négros. Il vivait en haut dans les montagnes, dans un petit village
à des kilomètres de tout.

Le premier matin là bas, je me levai et j’allai me balader aux alentours. Il y avait ce magnifique chien noir qui paressait mais il avait une vilaine blessure à la tête manifestement causée par un objet contondant. J’appelai
mon ami qui sortit en titubant (nous avions fait honneur à une caisse de ‘san Mig’ la nuit précédente). Il jeta un coup d’œil à son chien préféré, grommela, rentra à l’intérieur
et ressortit avec un revolver à la main. Il tira sur le chien, là, comme ça.

C’était déjà assez choquant, mais il le ramassa et me dit en grommelant de le suivre. Nous allâmes jusqu’à une remise à l’arrière de la maison où nous l’accrochâmes à la charpente
par les pattes arrières. Il incisa la peau autour des chevilles, ou quel que soit le nom qu’on leur donne pour un chien, puis il fit une entaille en descendant jusqu’au ventre puis à la poitrine, et alors il le dépeça.
Ensuite il l’éviscéra et il commença à le débiter.

Après le choc initial causé par la vue de ce qu’il avait fait, je surmontai ma sensibilité et je lui demandai ce qu’il faisait tout en le regardant. Je venais tout juste d’Australie où l’abattage et le dépeçage
sont faits bien avant que l’on ne voie la viande dans des vitrines stériles.

‘Nous allons le manger. C’est dommage qu’il soit mort, mais l’un de mes voisins l’a manifestement frappé à la tête ; si tu n’étais par sorti, et si tu ne l’avais pas fait fuir, il l’aurait
pris pour le manger. Pourquoi gaspiller un bon chien ?’

Une fois le chien paré, nous l’emmenâmes à la maison et il le fit cuire au curry. Quand ce fut cuit, il invita les voisins pour le festin et nous commençâmes à manger.

Quel goût est-ce que ça avait ? Et bien je crois que ça avait un fort goût cuivré. C’était un peu difficile à dire à cause du curry, mais ça laissait vraiment un arrière goût de cuivre. La
viande n’avait rien de particulier. Elle n’était ni dure ni filandreuse, mais elle ne fondait pas dans la bouche non plus. C’était juste de la viande.

Pourquoi l’ai-je mangée ?

Ma foi, j’ai mangé du serpent, du crocodile, de l’ours, de la dinde sauvage et de la soupe de queue de kangourou, alors pourquoi pas ? Je voulais voir quel goût ça avait. Plus tard quand je retournai à Baguio, au Nord
de Manille, j’ai aussi consommé de la viande de chien séchée au soleil ; ça ressemble un peu à la viande de bœuf séchée que les Thaïs servent ici. En fait, ça a presque le même goût,
alors qui sait ? Peut-être bien que le bœuf séché est en fait du chien.

Certains Thaïs, eux aussi, aiment vraiment manger de la viande chien. La nuit dernière je regardai un film thaïlandais appelé "Khao Niaw Moo Ping”. C’était l’histoire d’une petite fille qui se
lie d’amitié avec un chien perdu. La maman chien se fait prendre par des braconniers qui vendent leurs prises au marché local de viande canine.

Ainsi, la prochaine fois que vous vous mettrez à table avec des amis Thaïs et que l’on vous proposera du “bœuf séché”, vous pourriez bien leur demander si c’est vraiment du bœuf ou l’un
des meilleurs amis de l’homme.

Titre original : What’s wrong with eating dog meat? (http://www.stickmanbangkok.comReader2006/reader2772.htm)

Traduit de l’anglais pas MAGD (david.giuseppe@laposte.net)

Ce qu’en pense Stickman
:

Vous êtes un homme courageux.

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