La police de la route en Thaïlande
Les automobilistes étrangers se plaignent souvent du traitement qu’ils reçoivent auprès de la police routière. En toute honnêteté, je ne peux pas rapporter un incident sérieux. La première chose que je remarquai
lorsque je fus arrêté par un policier de la route thaïlandais, c’était à quel point il était poli. Depuis, chaque policier a toujours été immanquablement courtois avec moi, même lorsqu’il
ne parlait pas l’anglais. À vrai dire, et au cas où vous vous demanderiez, je suis Monsieur Tout-le-monde. Je ne conduis pas de Mercedes ni de BM. J’ai toujours eu des voitures ordinaires. Aussi ce n’est pas mon
apparence qui influence la police. Mais ça pourrait bien être mon approche vis-à-vis d’eux.
Ma première femme avaient de nombreux ancêtres chinois, aussi elle ne ressemblait pas à l’épouse typique du « farang ». Un jour, nous venions par l’arrière de la Banque d’Ayudhaya qui se trouve à
l’intersection entre les routes Wireless et Ploenchit. Le trafic était congestionné comme d’habitude et j’attendais que le feu passe au vert avant de traverser la route Ploenchit. Égoïstes et impolis comme
à leur habitude, les conducteurs Thaïs ne me laissèrent pas regagner la file qui permet de traverser directement Ploenchit. Au lieu de ça, je fus forcé de rester dans la file pour ceux qui tournent à gauche. Après
avoir traversé Ploenchit, je fus arrêté par un sergent qui avait déjà un certain âge. Il ne parlait presque pas l’anglais, aussi la conversation s’engagea de la façon suivante.
‘Vous tournez à gauche’.
Bon, je savais que si je mettais en pratique mes connaissances toutes fraîches en langue Thaïe j’aurais eu toutes sortes de problèmes de communication, aussi je répondis en anglais.
‘Non, je ne veux pas tourner à gauche. Je veux aller tout droit.’
Il me dévisagea et rajouta, ‘vous, pas tourner à gauche’.
‘Oui c’est ça, je ne veux pas aller à gauche. Je vais droit devant’ dis-je en pointant du doigt la route Wireless.
Après quelques essais dans la même veine le pauvre policier commençait à être très exaspéré. Alors il se pencha et il aperçut ma femme qui était assise à côté de moi. Ses yeux se sont animés
et il dit ‘Ah ! Khun Thai !’
Ma femme lui fit son plus beau sourire et dit en anglais, ‘non, je suis Japonaise.’
Le pauvre type abandonna. Il recula d’un pas, nous fit un grand salut accompagné d’un sourire, et il dit, ‘Pai, pai !’ en nous faisant signe de partir.
Où d’autre dans le monde ceci aurait-il pu arriver ? Certainement pas en Australie où les policiers de la route vous traitent comme un pédophile convaincu juste pour avoir mordu sur une ligne pleine.
LE CROISEMENT DE CENTRAL LARD PRAO
Mes démêlés suivants avec la justice furent avec un policier bien plus haut gradé, au croisement de Central Lard Prao. En ce temps là, il était illégal de rouler avec un pick-up sur la voie de droite quelque soient les
circonstances. Je conduisais un pick-up Mazda sur la route Phaholyothin. Comme j’approchai du croisement de Central Lard Prao, je me mis sur la voie de droite parce que je voulais faire demi-tour sous la voie express de Vibhavadi Rangsit.
Le feu passa au vert et je m’engageai dans le croisement.
Un policier de la route avec une collection d’étoiles sur son épaule m’intercepta. Il commença en me parlant en Thaï, alors comme d’habitude je me fis passer pour le crétin de « farang » et je prétendis
ne pas savoir du tout parler Thaï. Il recommença instantanément avec un anglais impeccable. Oh, oh ! Me dis-je en mon for intérieur. Je ne vais pas m’en sortir comme ça avec celui-là. Il me demanda si je savais
qu’il était illégal de rouler en pick-up sur la voie de droite. Je lui dis qu’en effet, je le savais. Il me demanda alors ce que je faisais sur cette voie.
‘Eh bien, je veux faire demi-tour sous Vibhavadi. Si j’avais roulé sur la voie de gauche comme j’aurais dû, alors j’aurais pu créer un accident en traversant la circulation. Ce n’est pas ce que vous auriez
voulu n’est-ce pas ?’ Lui répondis-je.
Il considéra la question quelques secondes et il dit alors, ‘vous avez raison. C’est bon pour cette fois, mais s’il vous plait ne recommencez pas, d’accord ?’
Après lui avoir assuré qu’à partir de maintenant je serais un conducteur exemplaire, nous partîmes tandis que je n’en revenais pas de cette formidable police routière Thaïlandaise. Encore une fois, je n’imagine
pas que cela puisse arriver nulle part ailleurs dans le monde occidental.
Peu après cet évènement, la loi qui interdisait au pick-up de rouler sur la file de droite fut abrogée. L’idée que le raisonnement que j’ai tenu auprès de ce haut gradé y soit pour quelque chose me plait
assez.
SUR LA LIGNE PLEINE
Alors que vous descendez en voiture la voie express en direction de Bang-na et que vous passez par-dessus la route Sukhumvit, il y a une voie sur la gauche pour l’automobiliste désirant faire un demi-tour pour descendre sur Sukhumvit. Cette
voie, à proximité de la voie ferrée qui la traverse, a une ligne pleine. Manifestement les conducteurs ne sont pas sensés la traverser.
Comme je passai là un jour, je changeai de file pour aller dans celle de gauche au niveau de l’embranchement permettant de faire le demi-tour. Aussitôt je fus arrêté par un policier en moto. Il était un peu plus agressif
que la majorité des policiers que j’avais rencontrés jusqu’alors. Je lui demandai quel était le problème ? Il répondit que j’avais traversé la ligne pleine un peu plus bas. Je ne pensai pas que
ce soit le cas, mais même en cas contraire ce ne devait être que de quelques centimètres.
Il commença par dire que nous devions aller au commissariat pour clarifier les choses. Tout ceci en Anglais. Je refusais de parler Thaï même si à cette époque je le parlais déjà couramment. Je trouve qu’il est
toujours mieux de négocier en position de force en les faisant batailler avec ma langue. Il savait juste assez d’anglais pour se faire comprendre. Je souris et je lui demandai si je ne pouvais pas plutôt faire un don pour les
veuves des policiers.
‘Oui’, dit-il, ’20 000 Baths.’
Je pensai que c’était un peu excessif et je lui dis que j’étais plutôt prêt à donner 100 Baths. Il n’apprécia pas du tout. Mais il réduisit sa demande à 15 000 Baths. La partie était engagée.
Je maintenais mon offre de lui donner seulement 100 Baths, et il finit par réduire petit à petit sa demande de 1000 Baths en 1000 Baths. Ça commençait à traîner en longueur.
Pendant nos négociations, il devenait manifestement très frustré parce qu’il manquait d’autres occasions de pourchasser d’autres mécréants et ainsi d’amasser encore plus pour ces pauvres veuves. Je
n’étais pas pressé, et je n’allais pas céder et payer à ce policier cupide plus que ce que j’étais prêt à donner. Ça nous prit 20 minutes de marchandage avant que je n’arrive
à le faire baisser jusqu’à 200 Baths.
Je sortis mon portefeuille et je regardai à l’intérieur. Je n’avais que des billets de 1000 Baths. Alors j’en pris un et je le lui tendis. Il devint nerveux quand je fis ça. Il ne voulait pas que quelqu’un d’autre
voit que nous étions en train de faire une transaction.
‘J’ai seulement 1000 Baths. Avez-vous la monnaie’ lui dis-je en Thaï parfait avec un sourire gentil.
Il en leva les mains en l’air de frustration et il me dit de dégager. Il n’allait pas perdre plus de temps avec moi et je partis sans même payer une amende symbolique.
AVANT DE VOUS PLAINDRE
J’ai entendu parler de certains étrangers qui auraient lâché 500 Baths, voire plus, quand ils se sont faits arrêter. Vous êtes sensé négocier. Accepter la première offre est un signe de faiblesse. Peut-être
qu’ils ne connaissaient pas assez la langue Thaïe. À moins d’être pris en état d’ivresse, le plus que vous devriez payer ne devrait pas excéder 200 Baths. Cependant si vous êtes pris en état
d’ébriété alors vous méritez de payer bien plus.
Lors d’une réunion récente avec le chef de la police routière, nous avons discuté des victimes de la route et de ce qu’il faisait contre ça. Il me montra des statistiques pour prouver que leur offensive contre les
conducteurs ivres commençait à avoir des effets. Bien que le nombre de tués sur la route ait baissé d’à peu près 45 sur les 12 derniers mois, le nombre d’accidents est en train de diminuer. Il me dit
qu’en moyenne 2 personnes par jour meurent sur les routes rien qu’à Bangkok et qu’il encourageait ses officiers à sévir contre les conducteurs ivres. Vous voilà prévenus. Vous encourrez de lourdes
amendes et un éventuel séjour en prison si vous conduisez après avoir bu. De plus, si vous tuez quelqu’un sous l’emprise de l’alcool au volant, vous pourriez bien vous retrouvez en prison pour un bout de temps.
Alors, avant que vous ne vous plaigniez de la police routière Thaïlandaise, considérez ceci. Vous pouvez au minimum discuter du problème avec eux, et souvent, si vous y vous prenez bien, vous pourrez vous en tirer à bon compte. Soyez simplement poli, souriez beaucoup, et souvenez vous qu’un peu de papier rouge résoudra souvent la plupart des problèmes.
Titre original : Thai traffic cops (http://www.stickmanbangkok.comReader2006/reader2906.htm)
Traduit de l’anglais pas MAGD (david.giuseppe@laposte.net)
Ce qu’en pense Stickman
:
Mon plus gros problème avec la police routière c’est quand ils racontent n’importe quoi, disant que vous rouliez à plus de 130 alors que vous étiez plutôt aux alentours de 90. Ça ne me gêne pas de payer 200 Baths si j’ai vraiment commis une faute, mais quand vous êtes accusé alors que vous n’avez rien fait c’est vraiment pénible. Et vous n’oubliez jamais non plus qu’ils pourraient vraiment vous menez la vie dure.